Semaine de 4 jours en entreprise : ce que dit la loi et les règles à respecter en 2025

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💡 Semaine de 4 jours et Code du travail : réglementation, risques juridiques et mise en place pour les employeurs

La semaine de 4 jours séduit de plus en plus d’entreprises françaises, attirées par l’idée d’améliorer la productivité tout en renforçant le bien-être des salariés. Mais sur le plan juridique, cette réorganisation du temps de travail soulève de nombreuses questions :

  • Est-elle légalement encadrée en droit français ?
  • Comment adapter les contrats de travail et éviter des litiges ?
  • Quelles sont les obligations de l’employeur en matière de durée du travail et de rémunération ?

Décryptage des articles du Code du travail applicables et des risques juridiques pour les employeurs.

La semaine de 4 jours en France : que dit la loi ?

Contrairement à certaines idées reçues, la loi ne prévoit pas de cadre spécifique pour la semaine de 4 jours. Elle repose sur des mécanismes existants du Code du travail, notamment :

🔹 Réduction du temps de travail à 32h/semaine

Article L.3121-27 du code du travail : la durée légale du travail est de 35 heures par semaine.
➡ Un passage à 32h/semaine constitue une réduction du temps de travail, nécessitant un accord collectif ou l’accord du salarié.
➡ Une modification de la durée du travail est un changement des conditions de travail qui doit être accepté par le salarié.

🔹 Maintien des 35h sur 4 jours (journées allongées)

Article L.3121-18 du code du travail : la durée quotidienne du travail ne peut excéder 10 heures, sauf dérogation prévue par accord collectif (12h max selon l’article L.3121-19).
Article L.3131-1 du code du travail : le salarié doit bénéficier d’au moins 11 heures de repos consécutives entre deux journées de travail.

Conclusion :

  • Sans accord collectif, l’entreprise peut organiser 35h sur 4 jours si les journées ne dépassent pas 10 heures.
  • Avec un accord collectif, des journées de 12 heures sont possibles.

Attention ! La mise en place de la semaine de 4 jours ne doit pas entraîner une baisse de rémunération, sauf si le salarié accepte une réduction de son temps de travail.

🔹 Autres hypothèses

  • La semaine de 4 jours alternée avec des semaines à 5 jours, ou 4,5 jours. Une modalité qui permet de répondre à certains enjeux contemporains, comme la parentalité, tout en ne redimensionnant pas complètement l’organisation du travail.
  • La semaine de 4 jours modulée relevant de différentes formes d’annualisation ou de modulation du temps de travail.
  • La semaine de 4 jours à la carte, adaptée en fonction des services et/ou des personnes, et faisant cohabiter plusieurs formes d’organisation au sein de l’entreprise, voire du service (dispositifs d’aménagement de fin de carrière par exemple)

Comment mettre en place la semaine de 4 jours sans risques juridiques ?

Vérifier les accords collectifs en vigueur

Avant toute modification, l’entreprise doit vérifier les conventions collectives applicables car certaines prévoient déjà des règles spécifiques sur l’aménagement du temps de travail.

Négocier un accord collectif (fortement recommandé)

Un accord d’entreprise (article L.3121-41) permet d’organiser une modulation du temps de travail sur plusieurs semaines, l’année et dans certaines conditions jusqu’à 3 ans.

Points clés à inclure dans l’accord :

  • Répartition des heures sur 4 jours (L.3121-41).
  • Modalités de suivi du temps de travail (L.3171-2).
  • Impact sur les heures supplémentaires (L.3121-28).
  • Droit à la déconnexion et prévention des risques psycho-sociaux (L.4121-1).

Modifier les contrats de travail (si accord individuel)

Si la semaine de 4 jours repose sur un accord individuel, un avenant au contrat est obligatoire précisant :

  • La nouvelle répartition du temps de travail.
  • L’impact sur la rémunération (si passage à temps partiel).
  • Les modalités de retour à une semaine classique si nécessaire.

Quels sont les risques pour l’employeur ?

La semaine de 4 jours présente des avantages, mais aussi des risques juridiques à ne pas sous-estimer.

Requalification en heures supplémentaires

➡ Toute heure travaillée au-delà de 35h/semaine est une heure supplémentaire.
➡ Si la semaine de 4 jours conduit à des heures au-delà de 35h sans majoration, le salarié peut réclamer un rappel de salaire.

Atteinte au droit au repos et à la santé des salariés

➡ Obligation de protéger la santé physique et mentale des salariés.
➡ Obligation de 11h de repos quotidien et 35h de repos hebdomadaire.

Si un salarié développe un burn-out ou un trouble musculo-squelettique, il pourrait invoquer un manquement à l’obligation de sécurité de l’employeur.

Inégalité de traitement entre les salariés

Article L.1132-1 : interdit toute discrimination
➡ Si certains salariés ne peuvent pas passer à 4 jours (ex : équipes en 3×8, service client…), cela peut créer un risque de conflit.

La semaine de 4 jours : une solution d’avenir ?

De nombreuses entreprises testent la semaine de 4 jours, avec des résultats variables.

Quelques entreprises pionnières en France :

Ce qu’il faut retenir :
✅ Un accord collectif est fortement recommandé.
✅ Les contrats de travail doivent être adaptés (avenant obligatoire).
✅ L’employeur doit anticiper les risques légaux et organisationnels.

Besoin d’aide dans la mise en place de la semaine de 4 jours ?

Un accompagnement par un avocat est vivement recommandé dans la mise en place d’un dispositif d’aménagement du temps de travail.

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